• PIERRE RIVE Hier-Aujourd'hui

    Parution : juillet 2018

    Titre : Hier-Aujourd’hui

    Genre : Poésie et récit.

    Format : 15 x 23 cm

    76 pages

    ISBN : 978-2-312-05941-9

    Prix livre papier : 15 euros – à commander sur le site des Éditions du Net.

     

     

     

    PIERRE RIVE Hier-Aujourd'hui

     

    Illustration de l'auteur

     

    Poèmes et récit. Dans ce travail se croisent des images du passé et du présent. Souvenir d’un amour de jeunesse, langages divers et réflexions sur l’avenir, dans un univers qui se dégrade.

     

     

     

    Extrait :

     

     

                     Vulve

     

     

    La cigarette que l’on fumait

    Quand le grand feu crépitait dans l’antre du rêve

    Quand les flammes se distordaient

    Sous les mains de la soif.

     

    La cigarette que l’on fumait

    Devant le ciel ébréché

    Que nos souffles devaient à chaque fois recommencer.

     

    Elle était bonne à tirer.

     

    On voyait fleurir des pays entre nos doigts

    On défiait les dieux et les intempéries.

     

    Et puis

    Mon corps se mélangeait à ton corps impalpable.

     

    Avec encore l’odeur de l’encre

    Sur ta vulve grandissante

    Je restais là, à dévisager notre rencontre.

     

     

                 La barque

     

     

    La barque est sur le sable

    Le sable est sur la barque

    C’est un restant d’embarcation

    Un squelette

    Que le vent enlace

    Que la pluie pourrit.

     

    La barque est sur le sable

    Dans un endroit désolé.

    Désolées sont les mouettes

    Car le bois de la coque

    Ne ramènera plus de poissons.

     

    Il reste un morceau de filet

    Entre les os de l’aventurière

    Les os

    Que les fauves du temps ont léchés.

    Il reste un morceau de filet

    Qui se souvient encore

    Des prairies de la mer

    Et du cuir tanné des pêcheurs.

     

    Promeneurs

    Ne riez pas de l’épave !

    Il y a tant de richesses

    Qui émanent de son cadavre.

     

     

                   Rivière

     

    La rivière bourgeonne

    Dans l’orchestre des becs

    Son cours se libère

    Des griffes des crues.

    Les racines noyées

    Vident leurs poumons

    Sur la terre du soleil.

    Les parfums momifient

    Les rois de l’hiver.

     

    Quand les berges se dénudent

    Montrent leurs jambes trouées de gîtes

    Et leurs seins de glaise

    Une musique désespérée s’allonge

    Comme un saxo étranglé

    Sur les pierres brûlantes.

    Les flaques assoiffées

    Pissent des rus tourmentés

    Et les poissons prisonniers

    Cherchent la grande couverture de l’onde.

     

    Dans les feuillages roux et mordorés

    Les violons de la pluie ouvrent le bal

    C’est la danse des écailles

    Et de la fange.

     

    De nouveau

    La rivière retrouvera

    La force de son corps

    Et ses bords inonderont

    Le ventre de l’herbe.