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La baigneuse (Poésie)
Face au ciel et à son infini bleu
Son rêve se cristallisait dans le sel
Les mains de l’eau caressaient son buste
Laissant apparaître deux flotteurs hérissés
Propices aux naufragés.
Le ventre enfin libéré
D’un cordon ombilical pernicieux
Son nombril souriait dans la prairie iodée
Et les poissons de son esprit
Mordaient les fruits des nuages.
Les langues des vagues léchaient ses jambes
Son sexe était un rocher
Dont la fente aspirait le flux
Et venaient s’agglutiner au repaire
Les petits crustacés du désir.
Revenue sur le sable
Les mouettes criaient
Ses courbes ruisselantes
Et la tristesse comme une épave
S’enlisait dans la vase du jour.
La mer avait peigné
Ses cheveux en arrière
Se dévoilait un front lisse
Elle s’allongea sur sa serviette
Parmi les miettes d’un soupir.
La baigneuse
Pierre Rive