• Petit garçon (Poésie)

    Petit garçon

    Des oiseaux s’envolent

    Des buissons de tes sourcils

    Comme s’ils fuyaient

    Les griffes d’un prédateur.

     

    L’aube accompagne

    L’angoisse de ton front

    Et les bruits de la ville

    Étranglent tes rêves.

     

    Petit garçon

    Il ne faut pas avoir peur

    Quoi que l’on fasse

    Les ténèbres et les lumières

    Font partie de la vie.

     

    Quoi que l’on fasse

    Il y aura toujours

    Des pièges, des ronces

    Et des désillusions.

     

    Petit garçon

    Il est fini le temps

    Où l'on jouait aux billes

    Dans les caniveaux.

     

    L’individualisme

    Les jours surmenés

    La méfiance

    Et l’urbanité galopante

    Ont tué la vie des quartiers.

     

    Petit garçon

    Tu vis en laisse

    Avec ton cartable et tes écrans.

    La cybernétique a remplacé

    Les feux de l'enfance.

     

    Tu ne connais pas

    Les terrains vagues

    Les rires de la liberté

    Et

    La soif des aventuriers.

     

     

     

    Petit garçon

    Il y a déjà longtemps

    Les hommes sont venus

    Polluer l’atmosphère.

     

    Et le ciel a pleuré

    Les étoiles  étaient désolées

    De voir les blessures

    De la terre.

     

    Petit garçon

    Les plumes ne savent plus

    Comment s’orienter

    Les ours blancs

    Déboutonnent leur fourrure.

     

    Les nomades

    De la soif et de la faim

    Viendront

    De plus en plus nombreux.

     

     

     

    Petit garçon

    Le travail est devenu précaire

    Les rues de la misère ont proliféré.

     

    Petit garçon

    Ne t’inquiète pas

    Il faudra

    Il faudra tout simplement t'adapter.

     

     

     

    Pierre Rive